Néfaste pour les arbres qu’elle colonise, provoquant de nombreux problèmes de santé pour l’homme et les animaux de compagnie et connue pour ses déplacements en file indienne, la chenille processionnaire est très présente sur notre territoire. Larve d’un papillon pouvant pondre ses œufs jusqu'à 5 km autour de son lieu de naissance, il existe un fort risque de prolifération de l’espèce. Écopièges, tailles des arbres, installation de nichoirs à mésanges... Découvrez toutes les astuces pour lutter efficacement contre cet insecte invasif.
Le cycle de la chenille processionnaire
Pendant l’hiver, la chenille tisse un nid soyeux et sort la nuit pour se nourrir des aiguilles des pins et cèdres, entraînant un affaiblissement important de l’arbre infecté. En fin d’hiver, la colonie quitte le nid, descend le long du tronc et va s’enfouir dans le sol où chaque chenille va se transformer lentement en chrysalide, puis en papillon.
Les nids de chenilles processionnaires sont des cocons de soie blanche accrochés au bout des branches. Ils peuvent renfermer une centaine d’insectes. Lorsque les chenilles ont épuisé leur réserve de nourriture, elles sortent de leur nid et tissent alors un autre cocon sur une branche voisine, qui leur permet de résister au froid l’hiver et d’absorber la chaleur du soleil la journée.
Pourquoi lutter contre ?
En période de procession, les poils urticants des chenilles peuvent provoquer des allergies très graves :
Chez l’homme : irritations, démangeaisons, œdèmes, lésions oculaires… Leur inhalation peut être source de crises d’asthmes et de gêne respiratoire.
Chez les animaux sauvages et domestiques : nécrose de la langue, langue enflammée/violacée/nécrosée, œdème des babines, vomissements... Il faut alors nettoyer à l’eau la zone concernée et emmener immédiatement l’animal chez un vétérinaire.
Les chenilles se nourrissent des aiguilles des pins ce qui affaiblit fortement les arbres, pouvant également ouvrir la voie à d’autres ravageurs et parasites. Les résineux infestés par de nombreux nids peuvent à terme dépérir et mourir par la perte de leurs aiguilles. Les espèces attaquées sont le pin parasol, le pin d’Alep, le pin maritime, le pin noir d’Autriche, le pin blanc, le pin laricio, le pin sylvestre, le cèdre de l’Himalaya ainsi que le chêne.
Comment agir contre la chenille processionnaire ?
D’octobre à mi-février : supprimez les cocons au sécateur ou à la scie
Cette technique nécessite de monter dans les arbres pour atteindre les nids situés dans la partie la plus haute*.
Il peut être utile de se servir d’un échenilloir à rallonge (sécateur) pour enlever le maximum de cocons depuis le sol. Ensuite les nids doivent être détruits par le feu pour éviter que des chenilles s’enterrent et recommencent un cycle.
De janvier à mars : posez des écopièges sur le tronc de l’arbre
Cette technique permet de récupérer les chenilles dans un sac installé le long du tronc de l’arbre infesté afin d’intercepter les chenilles lorsqu’elles descendent s’enterrer entre 5 et 20 cm de profondeur pour se transformer en chrysalides, puis en papillon de nuit.
De juin à mi-septembre : posez des pièges à phéromones
Ces pièges sont pourvus d’une pastille de phéromones femelles attirant le papillon mâle dans un bocal, dont il ne peut ressortir. L’accouplement est ainsi évité.
Toute l’année : posez des nichoirs à mésanges
La mésange, insensible aux poils urticants, est un prédateur naturel des chenilles processionnaires. En période de nidification, un couple de mésanges consomme jusqu’à 500 insectes par jour. La méthode consiste à implanter des nichoirs à mésanges près des arbres susceptibles d’être infectés par les chenilles processionnaires.
Nid de chenille processionnaire du pin
écopiège
Mésange seul prédateur de la chenille processionnaire